Métrique en Ligne
BRI_2/BRI95
Auguste BRIZEUX
LA FLEUR D’OR
1874
LIVRE CINQUIÈME
A ROME
Les Dieux chez Anacréon
(D’après un bas-relief de M. Guillaume)
I
POÈTES, consacrez toujours 8
Votre Muse aux saintes amours : 8
Qu’elle chante, voilée, au fond du sanctuaire ; 12
Cependant, Muse, viens parfois 8
5 Comme en Grèce, chez nous Gaulois, 8
Tes cheveux dénoués, viens égayer la terre. 12
II
Dans Téos, la ville au ciel clair, 8
L’errante lune argentait l’air, 8
Le myrte et l’hyacinthe exhalaient leurs aromes ; 12
10 Alors, parcourant la cité, 8
Un chœur avec légèreté 8
Vint danser sur un seuil aux marbres polychromes : 12
« Ouvrez, Anacréon, ouvrez ! 8
C’est l’enfant aux cheveux dorés, 8
15 L’enfant joueur, Amour, qui frappe à votre porte. 12
— Ouvrez à Bacchus, beau vieillard ! 8
Ma coupe, merveille de l’art, 8
Est pleine de bonheur : c’est un dieu qui l’apporte. 12
— Ouvre, mon cher Anacréon ! 8
20 Au seuil de ta fraîche maison 8
J’accours, ma lyre en main, moi, chanteuse d’Asie. » 12
La clef de bronze fait un tour, 8
Puis avec Bacchus et l’Amour 8
Chez cet heureux vieillard entre la Poésie. 12
III
25 O charme et puissance des lieux ! 8
Je vous vis, esprit sérieux, 8
Sous le beau ciel romain sculptant la Grèce antique. 12
Et sur le mode ionien 8
J’accorde, moi, barde chrétien, 8
30 La harpe aux sons plaintifs, la harpe d’Armorique. 12
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