Métrique en Ligne
BRI_2/BRI92
Auguste BRIZEUX
LA FLEUR D’OR
1874
LIVRE CINQUIÈME
A ROME
Aux environs d’Albano
BOIS où se sont perdus Merlin et Viviane, 12
Aviez-vous plus d’arôme aux coupes de vos fleurs ? 12
Plus d’émail à vos pieds ? Sur la verte liane 12
Les oiseaux brillaient-ils de plus riches couleurs ? 12
5 O délices du lac d’Albane ! 8
Calme et parfum ! Et puis des couples gracieux 12
Qui la main dans la main, lentement, sous les chênes, 12
Vont former quelque danse aux collines prochaines. 12
Je passe et poliment on me sourit des yeux. 12
10 Ainsi, vers Comanâ, cheminant un dimanche, 12
De chaque feutre noir, de chaque coiffe blanche, 12
M-arrivait un bonjour, mais grave et sérieux. 12
Ébloui des splendeurs de cette terre épique, 12
À midi je m’assieds sous la chaleur du jour ; 12
15 Je tourne encor les yeux vers la Sabine antique, 12
Puis, vaincu, je les ferme au bruit d’un chant rustique : 12
Un jour Milton dormant eut un baiser d’amour. 12
Pour les dames allant vers leur villa de marbre 12
Sans gloire et sans lauriers mon front ne brille pas ; 12
20 Mais, filles d’Albano, sous l’ombre de cet arbre 12
Arrêtez, arrêtez vos pas ! 8
Les lèvres qui chantaient ma jeune paysanne 12
S’ouvrent encore et mon cœur en émane. 10
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