Métrique en Ligne
BRI_2/BRI84
Auguste BRIZEUX
LA FLEUR D’OR
1874
LIVRE QUATRIÈME
A FLORENCE
La Fleur qui m’est douce
L’ACCORD des vers et des lyres 7
Murmure dans son sommeil : 7
Il a de nobles délires, 7
Il rêve marbres, porphyres, 7
5 Temples au fronton vermeil. 7
S’il s’éveille, tout enchante 7
Sa pensée et son regard ; 7
Et, lyre lui-même, il chante 7
Et la nature vivante 7
10 Et les symboles de l’art. 7
Il dit le jeune Persée 7
Debout, le glaive à la main, 7
Et, prompt comme la pensée, 7
Hermès, dieu du caducée. 7
15 Au ciel prenant son chemin. 7
Tous les dieux de l’Étrurie 7
Dans leurs vêtements soyeux 7
Passent ; et la théorie 7
Déroule avec symétrie 7
20 Ses anneaux mystérieux. 7
Puis Cimabué, grave et calme, 7
Erre autour de la cité : 7
Armé de sa docte palme, 7
Il reflète d’un front calme 7
25 La primitive beauté. 7
Fleur, d’où le savoir émane 7
Comme un parfum épuré, 7
Par un invisible arcane, 7
De toi, beau lis de Toscane, 7
30 Tout esprit s’est enivré : 7
Pourtant la fleur qui m’est douce 7
Croît sur les caps de la mer ; 7
Sauvage comme la mousse, 7
Sans l’art de l’homme elle pousse, 7
35 Libre au bord du gouffre amer. 7
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