LIVRE TROISIÈME |
AU BORD DE LA MÉDITERRANÉE |
Le Rêve |
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CETTE nuit je rêvais. Sous une forteresse |
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Mon corps était couché (le rêve sait pourquoi), |
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Et bombes et boulets, lancés avec adresse, |
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Tombaient incessamment, tombaient autour de moi ; |
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Tant que je m’écriai : « Si le ciel ne m’assiste, |
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Mon heure va sonner ; à mon âge c’est triste ! » |
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Résigné, j’attendais un des terribles coups : |
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« Qu’il vienne enfin, qu’il vienne et creuse aussi ma tombe. » |
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Mais rien ne m’atteignait, car ma mère, à genoux, |
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Écartait en priant le boulet et la bombe. |
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