Métrique en Ligne
BRI_2/BRI150
Auguste BRIZEUX
LA FLEUR D’OR
1874
LIVRE NEUVIÈME
EN BRETAGNE
L’Idéal
À mon frère Edmond, en Amérique
TOUS le voyaient en rêve aux terres atlantiques, 12
Et, malgré les boas et les serpents ailés, 12
Chercheurs d’El-Dorado, les voilà tous allés 12
Au pays lointain des Caciques. 8
5 Là, sur un lit d’onyx et de saphirs, il dort, 12
Le vieillard idéal couvert de poudre d’or ! 12
Au pays lointain des Caciques 8
Heureux, nouveaux Jasons, ceux-là qui sont allés ! 12
Qu’importent les boas et les serpents ailés, 12
10 Si l’on suit son beau rêve aux terres atlantiques ! — 12
Fantôme du bonheur, son ombre, son reflet, 12
Que vous attirez l’âme humaine ! 8
Ah ! s’il est un bonheur pur, durable, complet, 12
Anges, emportez-nous vers son riche domaine ! 12
15 Dieu sur tout l’univers refléta sa beauté. 12
Notre âme par instinct cherche la belle image, 12
Et, croyant la saisir, frémit de volupté ; 12
O mers, cieux étoilés, vallons pleins de ramage, 12
Où l’homme bien souvent poursuit son idéal, 12
20 Jusqu’au divin auteur transmettez cet hommage ! 12
Heureux les cœurs saisis d’un amour virginal, 12
L’un dans l’autre absorbés comme en leur bien suprême : 12
« Enfin, murmurent-ils, j’ai l’être sans égal ! » 12
C’est que l’objet aimé nous semble Dieu lui-même. — 12
25 Fantôme de l’amour, son ombre, son reflet, 12
Que vous entraînez l’âme humaine ! 8
Anges, emportez-nous vers le brûlant domaine 12
Où rayonne l’amour pur, durable, complet ! 12
Des âmes ont trouve des ailes 8
30 Pour voler avant l’heure aux choses éternelles. 12
Elles ont vu, — l’Amour, dissipant tout brouillard, 12
Fervent, leur déroulait ses plaines infinies, — 12
Enfin elles ont vu le mystique vieillard ! 12
O saint El-Dorado, roi des sphères bénies, 12
35 Après ta grande voix que sont nos harmonies ? 12
Nos rubis sont les feux de ton ardent regard. 12
Pour voler avant l’heure aux choses éternelles, 12
Des âmes ont trouvé des ailes. 8
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