Métrique en Ligne
BRI_2/BRI131
Auguste BRIZEUX
LA FLEUR D’OR
1874
LIVRE HUITIÈME
A PARIS
Fête de Village
OUI, c’est encor Paris avec ses gais dimanches, 12
Quand de la ville aux bois volent les robes blanches ! 12
Ah ! combien vont chercher l’ombre de la foret 12
Qui pourtant trahira leur joie ! On murmurait : 12
5 « L’orage a dispersé la danse, 8
Mais l’amour a moins de prudence, 8
Et nous voilà demeurés seuls 8
À l’abri de ces hauts tilleuls. 8
« Causons de nos amours, ma chère, 8
10 Et laissons gronder le tonnerre. 8
« Qu’en valsant, ce voile de soie 8
Flotte avec grâce et se déploie ! 8
N’est-ce pas ? ces jeux sont bien doux : 8
Mais ici pourquoi tremblez-vous ? 8
15 « Causons de nos amours, ma chère. 8
Et laissons gronder le tonnerre. 8
« Que votre taille avec souplesse 8
Se livre au danseur qui la presse ! 8
Que vos pas sont légers et mous ! 8
20 Mais ici pourquoi tremblez-vous ? 8
« Causons de nos amours, ma chère, 8
Et laissons gronder le tonnerre. 8
« Lorsque votre main dégantée 8
Sur la mienne s’est arrêtée, 8
25 Qu’il faisait beau voir les jaloux ! 8
Mais ici pourquoi tremblez-vous ? 8
« Causons de nos amours, ma chère, 8
Et laissons gronder le tonnerre. 8
« Causons ! mais déjà dans l’espace 8
30 Le tonnerre s’éloigne et passe, 8
Et des danseurs jeunes et fous 8
Les regards se tournent vers nous. 8
« Allons à leurs plaisirs, ma chère. 8
Et laissons passer le tonnerre… » 8
35 Le bal recommença. Mais sur les verts gazons 12
D’autres, aux bruits lointains des joyeuses chansons, 12
S’en allaient devisant, troupe calme et choisie, 12
Sur l’art, sur la science et sur la poésie. 12
Livry
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