Métrique en Ligne
BOU_2/BOU46
Louis BOUILHET
POÉSIES. FESTONS ET ASTRAGALES
1859
LA CHANSON
DU MARCHAND DE MOURON
Petits serins, petits moineaux, 8
Passez la tête à vos barreaux, 8
Je viens des bois et de la plaine, 8
De mouron frais ma hotte est pleine. 8
5 Mouron ! mouron ! 4
Qui veut du mouron ? 5
Au long des prés et des ruisseaux, 8
Des champs tout blonds aux verts coteaux, 8
Parmi la mousse et la bruyère, 8
10 Je vais cherchant la graine amère… 8
Mouron ! mouron ! 4
Qui veut du mouron ? 5
Pour vous cueillir le picotin, 8
Je m'éveille, dès le matin, 8
15 Car, la nuit, mes songes fidèles, 8
Sont pleins de chants et de bruits d'ailes. 8
Mouron ! mouron ! 4
Qui veut du mouron ? 5
Je suis le père des oiseaux, 8
20 Et, dans leur prison de roseaux, 8
Tous, quand je chante par la ville, 8
Frissonnent au perchoir mobile. 8
Mouron ! mouron ! 4
Qui veut du mouron ? 5
25 Amis à l'œil luisant et noir, 8
Vous vous croirez libres, ce soir, 8
Quand, à la grille de vos cages, 8
S'étaleront mes gais feuillages. 8
Mouron ! mouron ! 4
30 Qui veut du mouron ? 5
Merles, pinsons, chardonnerets, 8
J'ai vu vos frères des forêts, 8
Et j'ai des nouvelles certaines 8
Des bois, des monts, et des fontaines. 8
35 Mouron ! mouron ! 4
Qui veut du mouron ? 5
Je les vois venir, par milliers, 8
Quand je passe au fond des halliers, 8
Et, pour me jaser dans l'oreille, 8
40 Plus d'un se pose à ma corbeille. 8
Mouron ! mouron ! 4
Qui veut du mouron ? 5
logo du CRISCO logo de l'université