Métrique en Ligne
BOU_2/BOU45
Louis BOUILHET
POÉSIES. FESTONS ET ASTRAGALES
1859
LE GALET
Rond, luisant et poli sous la vague marine, 12
Océan, je l'ai pris parmi tes flots amers, 12
Ce caillou blanc avec sa frange purpurine, 12
Comme un bijou tombé du vaste écrin des mers. 12
5 Mille ans, il a roulé sur le bord de cette onde, 12
Les flots jaloux, mille ans, l'ont ramené vers toi ; 12
Et peut-être, Océan, sous ta houle profonde, 12
Tune l'avais poli que pour qu'il vînt à moi. 12
Je l'ai pris, ruisselant. d'une écume embaumée 12
10 (Tel un avare prend un trésor), et joyeux, 12
O mer, je l'emportai loin de ta rive aimée, 12
Comme un gage d'ami qui nous fait ses adieux. 12
Et depuis, quand parfois je le contemple encore, 12
Frémissant, éperdu, je crois tenir soudain 12
15 Avec ses bruits, ses flots et sa trompe sonore, 12
Tout le grand Océan,dans le fond de ma main ! 12
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