Métrique en Ligne
BOU_2/BOU37
Louis BOUILHET
POÉSIES. FESTONS ET ASTRAGALES
1859
A UN JEUNE HOMME
Jeune homme au cœur léger, ne touche point la lyre, 12
Va demander ta joie aux rêves d'ici-bas, 12
La pensée est un glaive, et sa pointe déchire 12
La main de l'imprudent qui ne la connaît pas. 12
5 Au temps que Jupiter, de la voûte éthérée 12
Descendait, à l'odeur de l'hécatombe en feu, 12
Quelqu'un vit, sur l'autel, dans la coupe dorée, 12
Un reste de nectar oublié par le dieu ; 12
Cet homme, entre ses doigts, prit la patère sainte, 12
10 Et flaira, curieux, le breuvage divin : 12
C'était un doux parfum de rose et d'hyacinthe, 12
Plus sucré que le miel et plus fort que le vin. 12
Il y trempa, sans peur, sa lèvre téméraire ; 12
Mais il goûtait à peine au liquide immortel, 12
15 Qu'il sentit dans son corps circuler le tonnerre, 12
Et tomba, tout en poudre, aux marches de l'autel ! 12
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