POÉSIES. FESTONS ET ASTRAGALES
A UNE FEMME |
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Quoi ! tu raillais vraiment, quand tu disais : Je t'aime ! |
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Quoi ! tu mentais aussi, pauvre fille !… A quoi bon ? |
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Tu ne me trompais pas, tu te trompais toi-mème, |
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Pouvant avoir l'amour, tu n'as que le pardon ! |
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Garde le, large et franc, comme fut ma tendresse ! |
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Que par aucun regret ton cœur ne soit mordu : |
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Ce que j'aimais, en toi, c'était ma propre ivresse ; |
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Ce que j'aimais, en toi, je ne l'ai pas perdu ! |
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Ta lampe n'a brûlé qu'en empruntant ma flamme ! |
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Comme le grand convive aux noces de Cana, |
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Je changeais en vin pur les fadeurs de ton âme, |
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Et ce fut un festin dont plus d'un s'étonna ! |
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Tu n'as jamais été, dans tes jours les plus rares, |
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Qu'un banal instrument sous mon archet vainqueur, |
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Et, comme un air qui sonne, au bois creux des guitares, |
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J'ai fait chanter mon rêve au vide de ton cœur. |
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S'il fut sublime et doux, ce n'est point ton affaire ! |
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Je peux le dire au monde et ne te pas nommer ; |
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Pour tirer du néant sa splendeur éphémère, |
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Il m'a suffi de croire ! il m'a suffi d'aimer ! |
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Et maintenant, adieu ! suis ton chemin, je passe ! |
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Poudre d'un blanc discret les rougeurs de ton front ; |
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Le banquet est fini, quand j'ai vidé ma tasse, |
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S'il reste encor du vin, les laquais le boiront ! |
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