Métrique en Ligne
BER_1/BER75
Pierre-Jean de BÉRANGER
Chansons
Tome I
1815
PLUS DE POLITIQUE
AIR : Ce jour-là sous son ombrage
Ma mie, ô vous que j'adore, 7
Mais qui vous plaignez toujours 7
Que mon pays ait encore 7
Trop de part à mes amours ! 7
5 Si la politique ennuie, 7
Même en frondant les abus, 7
Rassurez-vous, ma mie ; 6
Je n'en parlerai plus. 6
Près de vous, j'en ai mémoire, 7
10 Donnant prise à mes rivaux, 7
Des arts, enfants de la gloire, 7
Je racontais les travaux. 7
À notre France agrandie 7
Ils prodiguaient leurs tributs. 7
15 Rassurez-vous, ma mie ; 6
Je n'en parlerai plus. 6
Moi, peureux dont on se raille, 7
Après d'amoureux combats, 7
J'osais vous parler bataille 7
20 Et chanter nos fiers soldats. 7
Par eux la terre asservie 7
Voyait tous ses rois vaincus. 7
Rassurez-vous, ma mie ; 6
Je n'en parlerai plus. 6
25 Sans me lasser de vos chaînes, 7
J'invoquais la liberté ; 7
Du nom de Rome et d'Athènes 7
J'effrayais votre gaîté. 7
Quoiqu'au fond je me défie 7
30 De nos modernes Titus, 7
Rassurez-vous, ma mie ; 6
Je n'en parlerai plus. 6
La France, que rien n'égale, 7
Et dont le monde est jaloux, 7
35 Était la seule rivale 7
Qui fût à craindre pour vous. 7
Mais, las ! J'ai pour ma patrie 7
Fait trop de vœux superflus. 7
Rassurez-vous, ma mie ; 6
40 Je n'en parlerai plus. 6
Oui, ma mie, il faut vous croire ; 7
Faisons-nous d'obscurs loisirs. 7
Sans plus songer à la gloire, 7
Dormons au sein des plaisirs. 7
45 Sous une ligue ennemie 7
Les français sont abattus. 7
Rassurez-vous, ma mie ; 6
Je n'en parlerai plus. 6
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