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BEN_1/BEN92
Isaac de BENSERADE
Poésies de Benserade
1697
STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES, ETC.
STANCES.
Pour les Filles de la Reine.
LA Porte a pour son partage 7
De l’esprit, de la beauté, 7
Avec un peu de fierté ; 7
Elle est modeste, elle est sage ; 7
5 Tout fléchit dessous ses loix : 7
Si mon cœur étoit volage, 7
Je croy que je l’aimerois. 7
Foulloux, sans songer à plaire, 7
Plaist pourtant infiniment 7
10 Par un air libre et charmant ; 7
C’est un dessein téméraire 7
Que d’attaquer sa rigueur : 7
Si j’eusse esté sans affaire. 7
Je croy qu’elle auroit mon cœur. 7
15 Vostre douceur est extrême, 7
Boneüil, il faut avoüer 7
Qu’on ne la peut trop loüer ; 7
Vostre mérite est de même : 7
Et l’on doit être assuré 7
20 Que, sans une autre que j’aime, 7
Pour vous j’aurois soupiré. 7
Neuillan, qui peut se défendre 7
De languir pour vos appas ? 7
Mais qui peut n’en mourir pas ? 7
25 Tous les cœurs s’y viennent rendre 7
Et s’y veulent engager ; 7
Mais un autre m’a sçû prendre, 7
Et je ne sçaurois changer. 7
Toute la cour est éprise 7
30 De ces attraits précieux, 7
Dont vous enchantez nos yeux, 7
Maneville ; ma franchise 7
S’y devroit bien engager : 7
Mais mon cœur est place prise, 7
35 Et vous n’y sçauriez loger. 7
Enfin mon cœur ne peut faire 7
Telles infidélitez 7
En faveur de vos beautez : 7
L’objet seul qui m’a sçû plaire, 7
40 Est un objet de renom, 7
Que j’avois dessein de taire ; 7
Mais le moyen ? c’est Gourdon. 7
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