Métrique en Ligne
BEN_1/BEN76
Isaac de BENSERADE
Poésies de Benserade
1697
STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES, ETC.
Sur un Portrait.
STANCES.
FLATTEUR, qui sans affection 8
Charme la douleur qui me tuë ; 8
Ingénieux trompeur qui, décevant ma veuë, 12
Satisfais à ma passion ; 8
5 Aimable entretien de ma flâme, 8
Ombre du soleil de mes yeux 8
Et de la vérité qui plaît seule à mon âme, 12
Mensonge industrieux ; 6
Imaginaire Déité 8
10 À qui je rends de vrais hommages, 8
Beaux rayons dérobez du plus beau des visages 12
Que l’art ait jamais inventé ! 8
Muet témoin de ma constance, 8
À qui je me plains chaque jour, 8
15 Astre, qui dans la nuit de ma cruelle absence 12
Éclaires mon amour. 6
Quoique vos attraits décevans 8
Soient peints d’une main secondée 8
De l’art et des efforts d’une puissante idée, 12
20 Olympe a des yeux plus sçavans. 8
Le temps a droit de faire outrage, 8
À tout ce que l’art peut tracer ; 8
Mais, quand ses doux regards impriment son visage, 12
Rien ne peut l’effacer. 6
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