Métrique en Ligne
BEN_1/BEN48
Isaac de BENSERADE
Poésies de Benserade
1697
STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES, ETC.
Pour la même qui me fit dire qu’elle avoit la fièvre,
et quelle ne me pouvoit voir.
SONNET.
SANS vous tâter le poulx, et sans voir au bassin, 12
Ingrate, je sçay trop ce qui vous rend malade ; 12
Le quinquina pour vous, est un remède fade ; 12
Je connois vôtre fièvre, et vôtre médecin. 12
5 Vous luy pardonnerez, fût-il vôtre assassin ; 12
Mais vous ne voulez pas qu’on se le persuade, 12
Et quand il vous dérobe un soupir, une œillade, 12
Vous êtes la première à cacher son larcin. 12
C’est luy qui cause en vous une langueur secrète, 12
10 Vainement avec moy vous faites la discrète ; 12
Mais sur cette langueur, que ne suis-je en repos ? 12
Que m’importe, que tel ou tel y remédie, 12
Pourquoy m’embarrasser icy mal à propos 12
Et de la médecine, et de la maladie ? 12
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