IV |
La Fortune perdue |
Allah ! qui me rendra ma redoutable armée ! |
V. HUGO, Orientales.
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Vénus ! qui me rendra ma grande renommée, |
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Ma chevelure d'or et ma taille d'almée ? |
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Mon hôtel et ma chambre éblouissante à voir, |
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Où, la nuit, s'allumaient des feux au fond de l'ombre, |
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Où, de ducs et de rois vint défiler un nombre |
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Que moi-même ne puis savoir ? |
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Qui me rendra mes grooms aux splendides livrées ? |
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Et mes laquais, couverts de pelisses fourrées, |
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Mes cochers, galonnés comme des généraux ? |
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Mes marmitons, sortis des fameuses cuisines, |
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Dont les bisques et les salmis de bécassines |
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Relevaient le courage abattu des héros ? |
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Tous ces vaillants, à l'œil de flamme, à l'âme forte, |
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Qui, chacun à son tour, avaient franchi ma porte, |
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Quoi ? je ne verrai plus en persillant au Bois |
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Leurs troupes, par le temps, hélas ! diminuées, |
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Derrière mon landau s'ébattre par nuées, |
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A l'épatement des bourgeois ! |
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Les voilà tous partis, leurs cœurs brûlent pour d'autres. |
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Tous, pendant quarante ans, firent les bons apôtres, |
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Achetant par de l'or le droit de m'approcher ! |
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Tous partis ! Les bijoux ont pris la même route, |
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Ma beauté, mes appas ! Hélas ! quelle déroute ! |
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Vénus ! je n'ai plus même un lit où me coucher ! |
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Vénus ! qui me rendra ma grande renommée ? |
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Ma chevelure d'or est blanche et clairsemée ; |
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Je n'ai plus de logis et suis sur le pavé ! |
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Quoi ? soupirants, amants, des quatre coins du monde. |
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Leurs présents, leurs amours, ô misère profonde ! |
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C'est comme si j'avais rêvé ! |
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Ainsi parlait Cora le soir de sa défaite. |
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Elle n'était vraiment pas du tout à la fête, |
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Pearl et des pleurs perlaient dans ses yeux meurtriers. ( ? ?) |
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Rêveuse, elle songeait au retour de Cythère. |
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Près d'elle, son bidet du pied frappait la terre, |
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Un bidet maigre et nu, dépourvu d'étriers ! |
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Août 1883.
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