Métrique en Ligne
BCH_1/BCH48
Maurice Bouchor
LES POËMES DE L'AMOUR ET DE LA MER
1876
I
LA FLEUR DES EAUX
XLVII
Quel son lamentable et sauvage 8
Va sonner l'heure de l'adieu ! 8
La mer roule sur le rivage, 8
Moqueuse, et se souciant peu 8
5 Que ce soit l'heure de l'adieu. 8
Des oiseaux passent, l'aile ouverte, 8
Sur l'abîme presque joyeux ; 8
Le soleil dore la mer verte, — 8
Et je saigne silencieux 8
10 En regardant briller les cieux. 8
Je me sens déjà seul et vide, 8
Comme un esquif abandonné 8
Flottant sur un fleuve livide, 8
Qui traverserait, entraîné, 8
15 Plus d'un grand pays étonné. 8
Je vois que le moment s'approche ; 8
Et j'admire que le destin, 8
Insensible comme la roche, 8
Au ciel, gris et bleu, de satin 8
20 Fasse fleurir un tel matin. 8
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