Métrique en Ligne
BCH_1/BCH46
Maurice Bouchor
LES POËMES DE L'AMOUR ET DE LA MER
1876
I
LA FLEUR DES EAUX
XLV
Le stupide hasard qui gouverne le monde 12
Va Remporter bien loin d'ici, 8
Et la mer te cachant au repli de son onde 12
Me sera sourde et sans merci. 8
5 Quand tu seras partie, ô chère bien-aimée, 12
Le ciel me verra chaque nuit 8
En vain tendre les bras vers la maison fermée, 12
Pleine de silence et d'ennui. 8
Les jours passés vivront en ma triste mémoire ! 12
10 Dans l'ineffable horreur des bois, 8
Pour me chauffer le cœur je n'aurai que la gloire 12
De tous nos soleils d'autrefois. 8
Et que j'aurai d'ennui lorsque les violettes, 12
En la printanière saison, 8
15 Voluptueusement reposeront leurs têtes 12
Sur le satin vert du gazon ! 8
Que tout me sera triste, et, dans la joie intense 12
Des oiseaux, du ciel et des fleurs, 8
Comme je trouverai funèbre cette danse 12
20 D'odeurs de sons et de couleurs ! 8
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