Métrique en Ligne
BCH_1/BCH124
Maurice Bouchor
LES POËMES DE L'AMOUR ET DE LA MER
1876
III
L'AMOUR DIVIN
XXVI
Nous portons les flambeaux qui doivent luire au monde, 12
Aussi nous finissons par nous brûler les doigts ; 12
Et, pour admettre tous les rêves à la fois, 12
Nous nous ouvrons au flanc une entaille profonde. 12
5 Il nous faut affronter l'ouragan noir qui gronde, 12
Pour entendre vibrer la grande âme des bois ; 12
Aux lueurs des éclairs déchirant les airs froids, 12
Dans le sombre océan il faut jeter la sonde. 12
Quand orgueilleusement nous regardons les cieux, 12
10 Le vautour du destin vient nous fouiller les yeux, 12
Et sanglants, nous roulons en criant sur l'arène. 12
Il faut souffrir bien plus pour paraître vainqueur ; 12
Moi, ce' pauvre lambeau de pourpre que je traîne, 12
Je l'ai teint dans le sang le plus pur de mon cœur. 12
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