Métrique en Ligne
BCH_1/BCH12
Maurice Bouchor
LES POËMES DE L'AMOUR ET DE LA MER
1876
I
LA FLEUR DES EAUX
XI
La nuit était tranquille et ténébreuse ; à peine 12
Quelques étoiles d'or illuminaient l ébène 12
De ses grands cheveux déroulés, 8
Qui sur mon cher amour, douce face éblouie, 12
5 Et tout comme une fleur du soir épanouie, 12
Secouaient des parfums ailés. 8
Nous marchions tous les deux dans une extase telle 12
Que les anges trônant dans leur gloire immortelle 12
N'en savent pas la volupté, 8
10 Et que le bruit divin de leurs luths est, je pense, 12
Moins doux qu'un amoureux et qu'un profond silence 12
Par une sombre nuit d'été. 8
Et notre jeune amour, naissant de nos pensées, 12
S'éveillait sur le lit de cent roses glacées 12
15 Qui n'avaient respiré qu'un jour ; 8
Et moi je lui disais, pâle et tremblant de fièvre, 12
Qu'on nous verrait mourir le sourire à la lèvre 12
En même temps que notre amour. 8
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