Métrique en Ligne
BCH_1/BCH116
Maurice Bouchor
LES POËMES DE L'AMOUR ET DE LA MER
1876
III
L'AMOUR DIVIN
XVIII
Tu m'as tendu les bras, ô puissante déesse, 12
Nature qui semas, dans ton luxe inouï, 12
Les astres par milliers dans le ciel ébloui, 12
Comme les tourbillons d'une poussière épaisse. 12
5 Tu me disais : « Ton cœur a saigné de tendresse 12
Pour un rêve léger qui s'est évanoui ; 12
Veux-tu m'aimer d'amour ?» — Et vaincu, j'ai dit oui, 12
Croyant boire à ton sein l'éternelle jeunesse. 12
J'ai façonné mon cœur à de telles amours 12
10 Qu'en me voyant passer silencieux toujours 12
Les autres me craignaient et m'appelaient un sage. 12
Je ne sais pas si, comme une femme, tu mens ; 12
Mais tes soupirs de feu m'ont brûlé le visage 12
Et tu m'as étouffé dans tes embrassements. 12
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