Métrique en Ligne
BCH_1/BCH106
Maurice Bouchor
LES POËMES DE L'AMOUR ET DE LA MER
1876
III
L'AMOUR DIVIN
VIII
MATIN
Un adorable ciel de mai, 8
Rose et frais ; le soleil va luire, 8
Et la terre à son bien-aimé 8
Envoie un salut parfumé : 8
5 Les oiseaux vont chanter, les roses vont sourire. 12
On sent frissonner sous les toits 8
Un rayon de lumière blonde ; 8
Au loin sangloter à mi-voix 8
La source amoureuse des bois, 8
10 Et circuler dans l'air la jeunesse du monde. 12
Roses, violets, orangés, 8
Flottant au vent qui les soulève, 8
De petits nuages légers 8
Plus que des oiseaux passagers 8
15 Traversent l'étendue et passent comme un rêve. 12
Et, dans leur vol vertigineux 8
Au travers de l'espace immense, 8
Les beaux nuages lumineux 8
Emportent jusqu'au fond des cieux 8
20 Mon cœur qu'ils ont grisé d'azur et de silence ; 12
Et qui fuit dans l'immensité 8
Parmi le satin et la moire, 8
Ébloui, presque épouvanté, 8
Sur des flocons roses porté 8
25 Et comme enveloppé -dans un brouillard de gloire. 12
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