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BCH_1/BCH100
Maurice Bouchor
LES POËMES DE L'AMOUR ET DE LA MER
1876
III
L'AMOUR DIVIN
II
Comme des cavaliers innombrables, les flots 12
S'avancent vers la terre avec de longs murmures, 12
Et des gémissements confus, et des sanglots ; 12
Et, sous le grand soleil qui les frappe, les flots 12
5 Miroitent comme des armures. 8
Et la croupe des flots étincelle au soleil, 12
Au soleil de juillet qui les frappe et les perce ; 12
Comme autrefois, venant de l'orient vermeil, 12
La croupe des chevaux miroitait au soleil 12
10 De l'Ionie et de la Perse. 8
Que vont-ils conquérir, les innombrables flots ? 12
Rien ! la nature tient la bride à la tempête ; 12
Seulement, il leur faut porter une Délos. 12
L'Île qu'il faut rouler sans trêve, c'est, ô flots ! 12
15 L'éternel rêve du poëte. 8
Faites-le resplendir au grand soleil d'été 12
Du torride équateur qu'il tente l'aventure ; 12
Portez-le dans le monde et dans l'immensité, 12
Afin qu'il garde en lui, sous le soleil d'été, 12
20 La majesté de la nature. 8
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