TABLEAUX PARISIENS |
XCV |
Les Aveugles |
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Contemple-les, mon âme ; ils sont vraiment affreux ! |
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Pareils aux mannequins ; vaguement ridicules ; |
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Terribles, singuliers comme les somnambules ; |
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Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux. |
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Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie, |
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Comme s’ils regardaient au loin, restent levés |
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Au ciel ; on ne les voit jamais vers les pavés |
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Pencher rêveusement leur tête appesantie. |
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Ils traversent ainsi le noir illimité, |
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Ce frère du silence éternel. Ô cité ! |
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Pendant qu’autour de nous tu chantes, ris et beugles, |
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Éprise du plaisir jusqu’à l’atrocité, |
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Vois, je me traîne aussi ! mais, plus qu’eux hébété, |
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Je dis : Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ? |
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