Métrique en Ligne
BAU_1/BAU71
Charles BAUDELAIRE
LES FLEURS DU MAL
1857-1861
SPLEEN ET IDÉAL
LXVII
Sonnet d’automne
Ils me disent, tes yeux, clairs comme le cristal : 12
« Pour toi, bizarre amant, quel est donc mon mérite ? » 12
— Sois charmante et tais-toi ! Mon cœur, que tout irrite, 12
Excepté la candeur de l’antique animal, 12
5 Ne veut pas te montrer son secret infernal, 12
Berceuse dont la main aux longs sommeils m’invite ! 12
Ni sa noire légende avec la flamme écrite. 12
Je hais la passion et l’esprit me fait mal ! 12
Aimons-nous doucement. L’Amour dans sa guérite, 12
10 Ténébreux, embusqué, bande son arc fatal. 12
Je connais les engins de son vieil arsenal : 12
Crime, horreur et folie ! — Ô pâle marguerite ! 12
Comme moi n’es-tu pas un soleil automnal, 12
Ô ma si blanche, ô ma si froide Marguerite ? 12
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