Métrique en Ligne
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Théodore de BANVILLE
LES STALACTITES
1843-1846
Chanson d'amour
Si je l'dis à l'alouette,
L'alouette le dira.
La violett' se double, double,
La violett' se doublera.
Ronde
Qui veut avant le point du jour, 8
Vers le bien-aimé de mon âme, 8
Parce que je languis d'amour, 8
Porter le secret de ma flamme ? 8
5 O mon cœur, à quel cœur discret 8
Peux-tu te confier encore ? 8
Si l'alouette a mon secret, 8
Elle ira le dire à l'Aurore. 8
Le désir de son javelot 8
10 A percé mon cœur qui se brise. 8
Si je dis mon secret au flot, 8
Le flot l'ira dire à la brise. 8
Un frisson glisse sur mon col, 8
Et glace ma lèvre déclose. 8
15 Si je le dis au rossignol, 8
Il ira le dire à la rose. 8
Qui donc saura le supplier 8
De finir mes peines mortelles ? 8
Si je le dis au blanc ramier, 8
20 Il l'ira dire aux tourterelles. 8
Je me ploie ainsi qu'un roseau 8
Et ma beauté penche flétrie. 8
Si je le dis au bleu ruisseau, 8
Il l'ira dire à la prairie. 8
25 Vous qui voyez mon désespoir, 8
Flots, ailes, brises des montagnes ! 8
Si je le dis à mon miroir, 8
Il l'ira dire à mes compagnes. 8
Parce que je languis d'amour, 8
30 Vous qui voyez que je me pâme, 8
Allez, allez de ce séjour 8
Vers le bien-aimé de mon âme ! 8
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