Métrique en Ligne
BAN_6/BAN304
Théodore de BANVILLE
ODELETTES
1856
A Philoxène Boyer
David, brûlé de pures flammes, 8
Dans un chant aux notes divines, 8
Pour faire soupirer deux âmes 8
Croise des rimes féminines. 8
5 La Volupté ravie embrase 8
Tout ce cantique des cantiques, 8
Et jamais si suave extase 8
Ne charma les odes antiques. 8
On dirait deux blanches colombes 8
10 Que les feux de l'amour meurtrissent, 8
Roucoulant au-dessus des tombes 8
Au mois où les roses fleurissent. 8
Si comme toi, quand tu te penches 8
Sur sa féerie où tout respire, 8
15 J'avais entrevu sous les branches 8
Le songe étoilé de Shakspere, 8
Je voudrais écrire un poëme 8
Dans ce rhythme des cœurs fidèles, 8
Aussi doux que le mot : Je t'aime, 8
20 Et rempli de langueurs mortelles, 8
Et, comme dans une peinture 8
Où se lamente le génie, 8
Toutes les voix de la nature 8
Pleureraient dans ma symphonie. 8
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