Métrique en Ligne
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Théodore de BANVILLE
NOUS TOUS
1883-1884
XXXIV
Femmes
On voit une Exposition, 8
Dans le Palais de l'Industrie, 8
Faite, sans opposition, 8
Par la Grâce, de lys pétrie. 8
5 Oui, Velasquez et Murillos 8
Déroulant de savantes gammes, 8
Ce sont, en somme, des tableaux 8
Peints uniquement par des femmes. 8
O femmes, lumière et parfum ! 8
10 Cette théorie est bien fausse 8
De vous restreindre à connaître un 8
Pourpoint d'avec un haut-de-chausse. 8
Chastes abeilles de l'Hybla, 8
Purs fronts d'or couronnés de lierre, 8
15 Rassurez-vous ; sur ce point-là 8
Je ne suis pas avec Molière. 8
Que rien ne vous puisse être ôté, 8
Sœurs d'Agnès et d'Iphigénie ! 8
Vous aviez à vous la beauté : 8
20 Mais prenez encor le génie. 8
Rêvez sur les coteaux penchants 8
Et parmi l'ombre des ravines ; 8
Ayez la couleur et les chants, 8
Afin d'être toutes divines. 8
25 Ah ! comme un gémissant écho, 8
Que dans la plainte de Valmore 8
Revive celle de Sappho ! 8
Pleurez sous le vert sycomore ! 8
Les fleurs humides sous le ciel, 8
30 Que peint Madeleine Lemaire, 8
Avec leur fier éclat réel 8
Nous charment plus que la chimère. 8
Madame Estelle Bergerat, 8
Cette très belle entre les belles, 8
35 Pour que l'Océan l'adorât, 8
A su peindre les flots rebelles ; 8
Et je ne trouve point amer, 8
Bien que ce soit une redite, 8
Qu'elle s'empare de la mer, 8
40 Comme la déesse Aphrodite. 8
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