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Théodore de BANVILLE
NOUS TOUS
1883-1884
LXXIII
Ave
Espoir des rêves flottants 7
Dans l'hiver et le printemps, 7
C'est en vain que tu diffères ; 7
Et rien qu'en disant un : Oui, 7
5 L'Académie aujourd'hui 7
Fera deux bonnes affaires. 7
Jamais le frisson des bois 7
Emplis de chants et de voix, 7
La terre de pleurs trempée 7
10 Et les beaux couchants ardents 7
N'ont mieux rayonné que dans 7
Les vers de François Coppée. 7
Ce pâle enfant de Paris 7
Dans les gais sentiers fleuris 7
15 De l'églogue et dans le drame, 7
Avec l'esprit et l'humour, 7
A gardé le chaste amour 7
Et le respect de la femme. 7
L'Académie a raison 7
20 En cueillant la floraison 7
De son renom populaire, 7
Et gagne à s'associer 7
Ce poëte aux yeux d'acier 7
Dont la prunelle est si claire. 7
25 Tout jeune à la Muse offert, 7
Il a vécu, vu, souffert ; 7
Il caresse un chant magique 7
Et sait, par des mots vainqueurs, 7
Faire vibrer dans nos cœurs 7
30 L'épouvantement tragique. 7
Pour Ferdinand de Lesseps, 7
C'est la pourpre, et non le reps, 7
Qu'il faut sous ses pas étendre. 7
L'Orient au ciel de feu, 7
35 Jadis, en eût fait un dieu, 7
Comme il a fait d'Alexandre. 7
Car par les isthmes ouverts 7
Il fait passer les flots verts ; 7
Et ce Titan philosophe, 7
40 Qui brave les cieux tonnants, 7
Déchire les continents 7
Comme on déchire une étoffe. 7
Il fait des flots ses vassaux ; 7
Et pour le vol des vaisseaux 7
45 Délivrant la mer profonde, 7
Sa grande Rébellion 7
Met ses griffes de lion 7
Sur la figure du monde. 7
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