Métrique en Ligne
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Théodore de BANVILLE
NOUS TOUS
1883-1884
XVIII
A l'Opéra
A l'Opéra, quand la Musique, 8
Pour consoler tous nos exils, 8
Jette en une extase physique 8
Nos sens affinés et subtils ; 8
5 Tandis que la magique phrase 8
Veut nous emporter, effarés, 8
Jusqu'au paradis de l'extase 8
A travers les cieux déchirés ; 8
Folle, et toujours contrariante, 8
10 La Beauté, ce friand repas, 8
Nous dit de sa bouche riante : 8
Regardez-moi. N'écoutez pas. 8
La Chair de lys murmure en prose 8
Je suis le vin et l'échanson ; 8
15 Et la Lèvre couleur de rose 8
Dit : C'est moi qui suis la chanson. 8
Amour, ce maraudeur équestre 8
Envolé sur un cheval fou, 8
Empêche d'entendre l'orchestre 8
20 Et montre les blancheurs d'un cou ; 8
Et ce Paris qui toujours cède, 8
Tandis que chante Escalaïs, 8
Admire tout ce que possède 8
Agnès, et tout ce qu'a Laïs. 8
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