Métrique en Ligne
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Théodore de BANVILLE
Odes funambulesques
1857
MONSELET D'AUTOMNE
PANTOUM
L'automne est doux ; adieu, libraires ! 8
L'oiseau chante dans le sillon. 8
Monselet dit à ses confrères : 8
« êtes-vous or pur ou billon ? » 8
5 L'oiseau chante dans le sillon, 8
Le ciel dans les vapeurs s'allume. 8
« êtes-vous or pur ou billon ? 8
Répondez, soldats de la plume. » 8
Le ciel dans les vapeurs s'allume : 8
10 Ma mie, il faut aller au bois. 8
« répondez, soldats de la plume, 8
Ne parlez pas tous à la fois. » 8
Ma mie, il faut aller au bois, 8
Là-bas où la brise soupire. 8
15 « ne parlez pas tous à la fois : 8
Lequel de vous est un Shakspere ? » 8
Là-bas où la brise soupire, 8
Il fait bon pour les cœurs souffrants : 8
« lequel de vous est un Shakspere ? 8
20 Lequel est Balzac ? Soyez francs. » 8
Il fait bon pour les cœurs souffrants : 8
Sur la mousse je veux qu'on m'aime. 8
« lequel est Balzac ? Soyez francs. 8
—Balzac ? Dit chacun, c'est moi-même. » 8
25 Sur la mousse je veux qu'on m'aime, 8
De la seule étoile aperçu. 8
—« Balzac ? Dit chacun, c'est moi-même. » 8
Monselet rit comme un bossu. 8
De la seule étoile aperçu, 8
30 Qu'un baiser de feu me dévore ! 8
Monselet rit comme un bossu. 8
Bon biographe, ris encore ! 8
Qu'un baiser de feu me dévore ! 8
Hélas ! Le bonheur est si court ! 8
35 Bon biographe, ris encore, 8
On n'entendra plus Mirecourt. 8
Hélas ! Le bonheur est si court ! 8
Ô désirs vains et téméraires ! 8
On n'entendra plus Mirecourt, 8
40 L'automne est doux : adieu, libraires ! 8
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