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Théodore de BANVILLE
PETIT TRAITÉ DE POÉSIE FRANÇAISE
Extrait (deux poèmes)
1881
XI. Conclusion
VERS DE NEUF SYLLABES,
AVEC UNE SEULE CÉSURE PLACÉE
APRÈS LA CINQUIÈME SYLLABE
Le Poète.
En proie à l’enfer — plein de fureur, 9
Avant qu’à jamais — il resplendisse, 9
Le poëte voit — avec horreur 9
S’enfuir vers la nuit — son Eurydice. 9
5 Il vit exilé — sous l’œil des cieux. 9
Les fauves lions — avec délire 9
Écoutent son chant — délicieux, 9
Captifs qu’a vaincus — la grande Lyre. 9
Le tigre féroce — avait pleuré, 9
10 Mais c’était en vain, — il faut que l’Hèbre 9
Porte dans ses flots — mort, déchiré, 9
Celui dont le nom — vivra célèbre. 9
Puis divinisé — par la douleur, 9
À présent parmi — les Dieux sans voiles, 9
15 Ce charmeur des bois, — cet oiseleur 9
Pose ses pieds blancs — sur les étoiles. 9
Mais l’ombre toujours — entend frémir 9
Ta plainte qui meurt — comme étouffée, 9
Et tes verts roseaux — tout bas gémir, 9
20 Fleuve qu’a rougi — le sang d’Orphée ! 9
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