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Théodore de BANVILLE
DANS LA FOURNAISE
Dernières Poésies
1892
Au Pierrot de Willette
Cher Pierrot, qui d'un clin d'œil 7
Me montre tout ce qui m'aime, 7
J'aime ta joie, et ton deuil 7
Même ! 1
5 Je t'aime, de froid transi 7
Et terrassé par le jeûne, 7
Et tremblant d'amour, et si 7
Jeune ! 1
J'aime ton regard de feu, 7
10 Ta bravoure et ton cœur mâle, 7
Bien que tu sembles un peu 7
Pâle. 1
Car sous le céleste dais 7
Tu vas, bon pour toutes choses, 7
15 Ayant même pitié des 7
Roses. 1
Charmé par le falbala, 7
Tu t'en vas, l'âme ravie, 7
Toujours déchiré par la 7
20 Vie. 1
Avec son rire moqueur 7
Elle te berce et t'enseigne 7
Les vérités et ton cœur 7
Saigne. 1
25 Ah ! comme il brille, éperdu, 7
Le vin rose et peu sévère, 7
Dans la transparence du 7
Verre ! 1
Ah ! que l'Amour, tu le sais, 7
30 Près des belles demoiselles, 7
Nous caresse bien de ses 7
Ailes ! 1
Silencieux marmouset, 7
Les fillettes vagabondes, 7
35 Tu les aimes, brunes et 7
Blondes. 1
Et quand elles prennent soin 7
De se montrer pour toi douces, 7
Tu les aimes, au besoin, 7
40 Rousses. 1
Parmi les cieux musicaux 7
Fuyant parfois nos désastres, 7
Fou, tu t'envoles jusqu'aux 7
Astres. 1
45 Lorsque devant toi passa 7
Le doux Zéphyr qui l'emporte, 7
Quel Éden a fermé sa 7
Porte ? 1
Va, tu peux le dire, aucun. 7
50 Par malheur, lorsqu'il s'achève, 7
On le voit, ce n'était qu'un 7
Rêve. 1
Et beau festin de gala, 7
Rire, clarté, fleur, étoile, 7
55 S'éteignent, quand tombe la 7
Toile ! 1
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