Métrique en Ligne
BAN_15/BAN618
Théodore de BANVILLE
ROSES DE NOËL
1878
Les Oiseaux
O mère, que toujours adore mon orgueil ! 12
Ma pensée en rêvant s'envole jusqu'au seuil 12
De la maison riante où la nuit tu reposes. 12
Là je te vois, devant le mur vêtu de roses, 12
5 Ou sous les arbres dont le feuillage mouvant 12
Pleure, et dans le matin frissonnant et vivant 12
Tu vas, animant tout de ta grâce infinie. 12
Ma nourrice au beau front, mon âme, sois bénie ! 12
Ce n'est qu'un songe, hélas ! Entre nous, ô tourment ! 12
10 Sont les villes sans nombre et leur bourdonnement, 12
Le temps, les nuits, les jours, le silence, l'espace, 12
Les collines, les bois, les cieux, le vent qui passe. 12
Mais les oiseaux légers, voyant que je suis loin 12
De mon nid, les oiseaux rapides auront soin 12
15 De saluer, fuyant vers la lumière, celle 12
Dont la vaillance dans mes yeux d'or étincelle. 12
Ils diront : Comme nous, l'humble poëte obscur 12
Est un esprit ailé qui s'en va dans l'azur. 12
Prêtons à ce rimeur nos chansons fraternelles. 12
20 Pour l'an qui vient, il nous en fera de plus belles, 12
Car les abeilles d'or voltigent sur son front 12
Et sur sa bouche. Puis, mère, ils regarderont 12
L'aurore qui se lève et le jour qui va naître, 12
Et, joyeux, ils viendront voler sur ta fenêtre. 12
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