Métrique en Ligne
BAN_15/BAN607
Théodore de BANVILLE
ROSES DE NOËL
1878
Querelle
Lorsque ma sœur et moi, dans les forêts profondes, 12
Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux, 12
En nous baisant au front tu nous appelais fous, 12
Après avoir maudit nous courses vagabondes. 12
5 Puis, comme un vent d'été, brisant les fraîches ondes, 12
Mêle deux ruisseaux purs sur un lit calme et doux, 12
Lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux, 12
Tu mêlais en riant nos chevelures blondes. 12
Et pendant bien longtemps nous restions là blottis, 12
10 Heureux, et tu disais parfois : O chers petits ! 12
Un jour vous serez grands, et moi je serai vieille ! 12
Les jours se sont enfuis, d'un vol mystérieux, 12
Mais toujours la jeunesse éclatante et vermeille 12
Fleurit dans ton sourire et brille dans tes yeux. 12
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