XVI |
Marguerite de Navarre |
Ainsy disoit ce Poulonnois de la beauté admirable
de ceste Princesse. Et certes, si des Poulonnois ont
esté ravis de telle admiration, il y en a eu bien
d'autres.
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Brantôme,Vies des Dames illustres.
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Marguerite paraît, plus belle que l'espoir |
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Du ciel, dans son habit de clinquant et de rose, |
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Et l'un des Polonais dit : « Comme je suppose, |
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Onc n'admira Vénus tels yeux dans son miroir ! |
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Je ferais volontiers, sortant de ce manoir, |
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Comme ces Turcs ravis qui, sans regret morose, |
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Ayant vu la mosquée où Mahomet repose, |
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Se font brûler les yeux, ne voulant plus rien voir. » |
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Brantôme, bon plaisant malgré son air farouche, |
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Dit à Ronsard tout bas : « O la charmante bouche ! |
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Quel dieu ne choisirait pour son meilleur festin |
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Cette double cerise, adorable et vermeille ! » |
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Mais la Reine l'entend faire ainsi le mutin, |
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Et lui dit : « Vous aimez les fruits, monsieur Bourdeille ? » |
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