Métrique en Ligne
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Théodore de BANVILLE
IDYLLES PRUSSIENNES
1871
Les Pères
Riant à la dent qui le mord, 8
Plein d'une joie ardente et sûre, 8
Un jeune franc-tireur est mort, 8
Ces jours derniers, de sa blessure. 8
5 Nulle terreur sur son chevet 8
Ne secoua l'ombre morose 8
De son aile noire. Il avait 8
Seize ans, et sa joue était rose. 8
Seize ans ! doux âge filé d'or ! 8
10 Éclat de l'aurore première 8
Où sur nos fronts on voit encor 8
Flotter des cheveux de lumière ! 8
Quand la Mort, hélas ! triomphant, 8
Eut rendu jaunes comme un cierge 8
15 Le front mâle de cet enfant 8
Et ses lèvres de jeune vierge, 8
Le père, d'abord interdit 8
Par l'épouvantable souffrance, 8
Lorsqu'il s'en réveilla, ne dit 8
20 Que ces mots : Dieu garde la France ! 8
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