Métrique en Ligne
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Théodore de BANVILLE
IDYLLES PRUSSIENNES
1871
Réplique
Les Prussiens disent souvent : 8
Chez nous comme dans la Thuringe, 8
Il n'est pas un homme vivant 8
Qui ne soit plus adroit qu'un singe ! 8
5 Nous savons rester à genoux 8
Plus immobiles que le marbre, 8
Et c'est un jeu d'enfant pour nous 8
De nous déguiser en tronc d'arbre. 8
Que le ciel soit bleu de saphir 8
10 Ou bien caché dans ses fourrures, 8
Nous passons, comme le zéphyr, 8
A travers les trous des serrures. 8
Gens érudits, nous copions 8
Molière, et — c'est par là que brille 8
15 Un système — nos espions 8
Sont imités de Mascarille. 8
Ève même aux divins appas, 8
Qu'embellit encor la céruse, 8
Ne nous en remontrerait pas : 8
20 Nous triompherions de sa ruse ! 8
Les Prussiens, comme il leur plaît, 8
Célèbrent ainsi leur programme. 8
Puis ils disent aussi : Quelle est 8
La créature au nom de femme 8
25 Qui nous ferait mettre à genoux ? 8
Quelle est donc la dame assez fine 8
Qui peut venir à bout de nous ? 8
Moi ! répond d'en haut Joséphine. 8
Et dans l'azur criant son nom, 8
30 Tumultueuse et débonnaire, 8
La bonne pièce — de canon 8
Fait taire la voix du tonnerre. 8
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