Métrique en Ligne
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Théodore de BANVILLE
Les Cariatides
1842
LIVRE TROISIÈME
SIESTE
La sombre forêt, où la roche 8
Est pleine d'éblouissements 8
Et qui tressaille à mon approche, 8
Murmure avec des bruits charmants. 8
5 Les fauvettes font leur prière ; 8
La terre noire après ses deuils 8
Refleurit, et dans la clairière 8
Je vois passer les doux chevreuils. 8
Voici la caverne des fées 8
10 D'où fuyant vers le bleu des cieux, 8
Montent des chansons étouffées 8
Sous les rosiers délicieux. 8
Je veux dormir là toute une heure 8
Et goûter un calme sommeil, 8
15 Bercé par le ruisseau qui pleure 8
Et caressé par l'air vermeil. 8
Et tandis que dans ma pensée 8
Je verrai, ne songeant à rien, 8
Une riche étoffe tissée 8
20 Par quelque rêve aérien, 8
Peut-être que sous la ramure 8
Une blanche fée en plein jour 8
Viendra baiser ma chevelure 8
Et ma bouche folle d'amour. 8
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