Métrique en Ligne
ARV_1/ARV9
Félix ARVERS
POÉSIES
1833
MES HEURES PERDUES
Sonnet imité de l'italien
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère, 12
Un amour éternel en un moment conçu : 12
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire, 12
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su. 12
5 Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu, 12
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire. 12
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre, 12
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu. 12
Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre, 12
10 Elle suit son chemin, distraite et sans entendre 12
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas. 12
À l'austère devoir, pieusement fidèle, 12
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle 12
« Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas. 12
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