Métrique en Ligne
ANO_3/ANO66
(auteur anonyme)
Le petit-neveu de Grécourt
ou
Étrennes gaillardes
1883
LE MENSONGE ÉVIDENT
En bavolet, en simple jupon court. 10
Sur son balcon dame Alix appuyée 10
Lorgnoit les passants un beau jour. 8
Depuis longtemps, aux mystères d'amour 10
5 La belle étoit initiée. 8
Un sien neveu, nommé Valcour, 8
Garçon alerte et d'assez bonne mise, 10
Entre en sa chambre ; il la voit, et soudain 10
Le fripon sent naître en son sein 8
10 Un mouvement de paillardise ; 8
Si bien que derrière elle il se glisse sans bruit, 12
Soulève le jupon d'une main libertine, 12
Et puis, ainsi qu'on l'imagine, 8
S'ajuste, pousse et s'introduit. 8
15 ‒ « Eh ! mais, voyez l'extravagance ! » 8
Dit Alix à notre éventé ; 8
« Valcour… vous me foutez, je pense ?… 8
» ‒ Moi ? non, ma tante, en vérité… 8
» ‒ Comment, non, coquin que vous êtes ? 8
20 » Ne sens-je pas ce que vous faites ? 8
» Et vous l'osez nier ! c'est par trop fort aussi… 12
» ‒ Vous êtes donc bien mécontente ? » 8
Dit Lindor d'un ton radouci ; 8
« Eh bien ! je vais m'ôter, ma tante, 8
25 » Si vous voulez. ‒ Non, restez-y : 8
» Mais je n'aime pas que l'on mente. » 8
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