| L'INOCULATION |
| CONTE |
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« La petite vérole est un mal, belle Agnès, |
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» Dont, passé dix-huit ans, on ne guérit jamais, » |
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Dit un jeune Esculape, « ou du moins, c'est bien rare ; |
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» Vous en avez quatorze ; à mes soins fiez-vous, |
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» Que d'un poison traître et barbare |
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» Je sauve avec vos jours des charmes aussi doux ; |
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» Souffrez enfin… que je vous inocule. |
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» ‒ Oh ! vous me ferez mal. ‒ Très peu. |
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» Vous verrez que ce n'est qu'un jeu ; |
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» Votre frayeur est ridicule. |
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» ‒ A demain. ‒ Aujourd'hui. ‒ Non, non ‒ Soit, à demain. » |
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Le lendemain, Agnès toujours tremble et résiste ; |
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Notre inoculateur, comme on le croit, persiste ; |
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Il fait l'insertion autre part que Tronchin. |
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Agnès crie, ensuite se prête |
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A ses efforts. L'opération faite, |
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‒ « Que n'allez-vous, » dit-elle, « votre train ? |
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» Vous n'auriez qu'à m'avoir manquée ! » |
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Il double, il triple, il cesse. ‒ « Encore un autre grain, |
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» Quand j'en devrois être marquée ! » |
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