Métrique en Ligne
AIC_2/AIC36
Jean AICARD
Les Jeunes Croyances
Le Rachat de la Tour
1867
IV
II
À UN POËTE DE COMBAT
Puisque la vérité sublime 8
Vous embrase d’un saint désir 8
Et vous pousse à combler l’abîme 8
Que notre siècle doit franchir ; 8
5 Puisque le beau nom de justice 8
Fait resplendir votre drapeau ; 8
Puisque vous tenez pour le vice 8
Les clous tout prêts et le marteau ! 8
Puisque vous rêvez pour la ville 8
10 La mort des préjugés railleurs ; 8
Puisque le héros qu’on exile 8
A lu votre amour dans vos pleurs ; 8
Puisque vous avez l’espérance 8
D’admirer un nouveau soleil 8
15 Qui ressuscite notre France, 8
Ou l’illumine à son réveil ; 8
Acceptez mon salut de frère, 8
Car je veux vous suivre au combat, 8
Et porter aussi la bannière 8
20 Qu’en vain la tyrannie abat. 8
Mes aînés, vous jouez un rôle 8
Aussi grand que je suis petit, 8
Mais sur la vôtre ma parole 8
S’aiguise, et le temps me grandit. 8
25 Hier j’ai dit : salut ! au poëte 8
Qui nous guide vers l’avenir, 8
Et fait marcher à notre tête 8
Sa pure gloire de martyr. 8
Aujourd’hui : salut ! aux apôtres 8
30 Qui vont prêchant la liberté, 8
Tombant les uns après les autres, 8
Seuls prêtres de la charité ! 8
Salut ! j’ai voulu vous connaître, 8
Et vous dévoiler mon amour, 8
35 Mes frères, car bientôt peut-être 8
Je vais me lever à mon tour. 8
Oh ! puissé-je, dans la bataille 8
Que j’engagerai dès demain, 8
Grandir assez ma courte taille 8
40 Pour presser vos mains dans ma main ! 8
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