Métrique en Ligne
AIC_2/AIC27
Jean AICARD
Les Jeunes Croyances
Le Rachat de la Tour
1867
III
I
AMOURS
De tout temps mes amours furent des songes vagues ; 12
Je n’ai causé tout bas qu’aux nymphes, dans les bois, 12
Et, sur le bord des mers, ces sirènes, les vagues, 12
Me font seules vibrer aux accords de leur voix. 12
5 Mon âme est fiancée à l’humble solitude : 12
Son chaste baiser plaît à mon front sérieux ; 12
Je connais de profonds ombrages où l’étude 12
A des charmes plus doux pour l’esprit et les yeux. 12
Je suis l’amant rêveur des récifs et des grèves, 12
10 L’insatiable amant du grand ciel inconnu ; 12
Je ne retrouverai la vierge de mes rêves 12
Qu’en l’immortel pays d’où mon cœur est venu. 12
La vertu de l’amour, l’homme en a fait un crime ! 12
Je ne veux pas aimer comme on aime ici-bas, 12
15 Et ce cœur, façonné pour un élan sublime, 12
Tant qu’il pourra monter ne se posera pas ! 12
J’ai pourtant vu passer dans le vol de mes stances 12
De blanches visions, filles de mon désir, 12
Mais je n’aime d’amour que mes jeunes croyances : 12
20 Espoir dans le printemps, et foi dans l’avenir ! 12
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