VI |
Renoncement |
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Depuis que sous les cieux un doux rayon colore |
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Ma jeunesse en sa fleur, ouverte aux feux du jour, |
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Si mon cœur a rêvé, si mon cœur rêve encore |
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Le choix irrévocable et l’éternel amour, |
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C’est qu’aux jours périlleux, toujours prudent et sage, |
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Au plus digne entre tous réservant son trésor, |
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Quand un charme pourrait l’arrêter au passage, |
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Il s’éloigne craintif et se dit : « Pas encor ! » |
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Pas encore ! et j’attends, car en un choix si tendre |
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Se tromper est amer et cause bien des pleurs. |
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Ah ! si mon âme allait, trop facile à s’éprendre, |
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À l’entour d’un mensonge épanouir ses fleurs ! |
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Non, non ! Restons plutôt dans notre indifférence. |
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Sacrifice… en bien, soit ! tu seras consommé. |
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Après tout, si l’amour n’est qu’erreur et souffrance, |
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Un cœur peut être fier de n’avoir point aimé. |
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Port-Royal-des-Champs,
juin 1841.
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