Métrique en Ligne
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Louise-Victorine ACKERMANN
PREMIÈRES POÉSIES
1862
III
Aux Femmes
S'il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre, 12
Qu'une entre vous vraiment comprît sa tâche austère, 12
Si, dans le sentier rude avançant lentement, 12
Cette âme s'arrêtait à quelque dévoûment, 12
5 Si c'était la Bonté sous les cieux descendue, 12
Vers tous les malheureux la main toujours tendue, 12
Si l'époux, si l'enfant à ce cœur ont puisé, 12
Si l'espoir de plusieurs sur Elle est déposé, 12
Femmes, enviez-la. Tandis que dans la foule 12
10 Votre vie inutile en vains plaisirs s'écoule, 12
Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné, 12
Elle a sa foi, son but et son labeur donné. 12
Enviez-la. Qu'il souffre ou combatte, c'est Elle 12
Que l'homme à son secours incessamment appelle, 12
15 Sa joie et son appui, son trésor sous les cieux, 12
Qu'il pressentait de l'âme et qu'il cherchait des yeux, 12
La colombe au cou blanc qu'un vent du ciel ramène 12
Vers cette arche en danger de la famille humaine, 12
Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour, 12
20 Pour branche d'olivier a rapporté l'amour. 12
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