Métrique en Ligne
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Louise-Victorine ACKERMANN
PREMIÈRES POÉSIES
1862
XXI
Daphné
À Éva Callimaki-Catargi
Lorsque le dieu du jour, plein d’amoureuse audace, 12
Dédaignant tout à coup l’Olympe et ses plaisirs, 12
Sans char, la lyre en main, s’élançait sur la trace 12
De la nymphe de ses désirs, 8
5 Celle-ci, jusqu’au bout insensible et rétive, 12
Le laissa s’égarer en des sentiers ingrats ; 12
Puis, quand il la saisit, la jeune fugitive 12
Se change en laurier dans ses bras. 8
Un sort pareil attend ici-bas le génie : 12
10 En l’Idéal qui fuit l’artiste a mis sa foi. 12
Heureux qui voit de loin, dans l’arène infinie, 12
Courir son rêve devant soi ! 8
Car il faut, d’un élan qu’aucun refus n’arrête, 12
Poursuivre aussi Daphné, quand ce serait en vain, 12
15 Pour sentir à son tour s’agiter sur sa tête 12
Les rameaux du laurier divin. 8
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