Métrique en Ligne
VER_17/VER709
Paul VERLAINE
CHAIR
Dernières Poésies
1896
LA BONNE CRAINTE
LE diable de Papefiguière 8
Eut tort, d’accord, d’être effrayé 8
De quoi, bons Dieu ! 4
Mais que veut-on que je requière 8
5 A son encontre, moi qui ai 8
Peur encor mieux ? 4
Eh quoi, cette grâce infinie 8
Délice, délire, harmonie 8
De cette chair, 4
10 O femme, ô femmes, qu’est la vôtre 8
Dont le mol péché qui s’y vautre 8
M’est si cher 3
Aboutissant, c’est vrai, par quelles 8
Ombreuses gentiment venelles 8
15 Ou richement, 4
Légère toison qui ondoie, 8
Toute de jour, toute de joie 8
Innocemment, 4
Or frisotté comme eau qui vire 8
20 Où du soleil tiède se mire 8
Et qui sent fin, 4
Lourds copeaux si minces ! d’ébène 8
Tordus, sans nombre, sous l’haleine 8
D’étés sans fin 4
25 Aboutissant à cet abîme 8
Douloureux et gai, vil, sublime, 8
Mais effrayant 4
On dirait de sauvagerie, 8
De structure mal équarrie, 8
30 Clos et béants. 4
Oh ! oui, j’ai peur, non pas de l’antre 8
Ni de la façon qu’on y entre 8
Ni de l’entour, 4
Mais, dès l’entrée effectuée 8
35 Dans l’âpre caverne d’amour, 8
Qu’habituée 4
Pourtant à l’horreur fraîche et chaude, 8
Ma tête en larmes et en feu, 8
Jamais en fraude, 4
40 N’y reste un jour, tant vaut le lieu ! 8
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