Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_27/HUG1706
Victor HUGO
DERNIÈRE GERBE
1902
CXLVIII
L'excès de la pitié, c'est une erreur auguste. 6+6 a
Je plains jusqu'au tyran quand il meurt. Même juste, 6+6 a
J'ai l'expiation, en horreur. Je n'ai pas 6+6 b
L'âpre haine et le goût des sévères trépas. 6+6 b
5 C'est pourquoi je frémis devant quatrevingt-treize. 6+6 a
Mais du moins, dans ces jours dont le spectre nous pèse, 6+6 a
On gardait le front haut, sans pâlir, sans bouger, 6+6 b
Devant la guillotine et devant l'étranger ; 6+6 b
Ceux qui régnaient avaient une grandeur horrible ; 6+6 a
10 Saint-Just était puissant, Marat était terrible ; 6+6 a
Sur la haute tribune on s'entredévorait ; 6+6 b
Et l'Europe tremblait d'un tremblement secret 6+6 b
Quand Danton hurlant, fier, le feu dans la paupière, 6+6 a
Mordait Collot d'Herbois ou mâchait Robespierre. 6+6 a
15 Ces temps étaient affreux, ils n'étaient pas petits. 6+6 b
Mais aujourd'hui, quels sont ces êtres aplatis 6+6 b
Qui tous autour de moi vont la tête courbée ? 6+6 a
Hélas ! le front baissé trahit l'âme tombée. 6+6 a
Comme on oublie orgueil, fierté, devoir, mandat ! 6+6 b
20 Comme on lèche humblement la botte du soldat ! 6+6 b
Comme on presse en tremblant ses genoux ! comme on flatte 6+6 a
Son caban africain à la ganse écarlate ! 6+6 a
Comme à son moindre mot, ordre, grâce, refus, 6+6 b
On adore, on éclate en jappements confus ! 6+6 b
25 Comme autour de ce banc où l'œil soumis s'attache, 6+6 a
On attend qu'un sourire entr'ouvre sa moustache ! 6+6 a
Il dit Venez ! on vient. Comme à chaque moment 6+6 b
Avec l'avidi de l'avilissement, 6+6 b
Devant ce sabre obscur qui n'est pas même un glaive, 6+6 a
30 On se couche à plat ventre !… — Ah ! mon cœur se soulève, 6+6 a
Vers le passé hideux je tourne un œil jaloux, 6+6 b
Et quand je vois ces chiens, je regrette les loups ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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