Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HUG_24/HUG1383
Victor HUGO
TOUTE LA LYRE
1888-1893
VI
XL
LA FORÊT
De quoi parlait le vent ?De quoi tremblaient les branches ? 6+6 a
Était-ce, en ce doux moisdes nids et des pervenches, 6+6 a
Parce que les oiseauxcouraient dans les glaïeuls, 6+6 b
Ou parce qu'elle et moinous étions là tout seuls ? 6+6 b
5 Elle hésitait. Pourquoi ?Soleil, azur, rosées, 6+6 a
Aurore ! Nous tâchionsd'aller, pleins de pensées, 6+6 a
Elle vers la campagneet moi vers la forêt. 6+6 b
Chacun de son côtétirait l'autre, et, discret, 6+6 b
Je la suivais d'abord,puis, à son tour docile, 6+6 a
10 Elle venait, ainsiqu'autrefois en Sicile 6+6 a
Faisaient Flore et Moschus,Théocrite et Lydé. 6+6 b
Comme elle ne m'avaitjamais rien accordé, 6+6 b
Je riais, car le mieuxc'est de tâcher de rire 6+6 a
Lorsqu'on veut prendre une âmeet qu'on ne sait que dire ; 6+6 a
15 J'étais le plus heureuxdes hommes, je souffrais. 6+6 b
Que la mousse est épaisseau fond des antres frais ! 6+6 b
Par instants un éclairjaillissait de notre âme ; 6+6 a
Elle balbutiait :Monsieur… et moi : Madame. 6+6 a
Et nous restions pensifs,muets, vaincus, vainqueurs, 6+6 b
20 Après cette clartéfaite dans nos deux cœurs. 6+6 b
Une source disaitdes choses sous un saule ; 6+6 a
Je n'avais encor vuqu'un peu de son épaule, 6+6 a
Je ne sais plus commentet je ne sais plus ; 6+6 b
Oh ! le profond printemps,comme cela rend fou ! 6+6 b
25 L'audace des moineauxsous les feuilles obscures, 6+6 a
Les papillons, l'abeilleen quête, les piqûres, 6+6 a
Les soupirs, ressemblaientà de vagues essais, 6+6 b
Et j'avais peur, sentantque je m'enhardissais. 6+6 b
Il est certain que c'estune action étrange 6+6 a
30 D'errer dans l'ombre au pointde cesser d'être un ange, 6+6 a
Et que l'herbe était douce,et qu'il est fabuleux 6+6 b
D'oser presser le brasd'une femme aux yeux bleus. 6+6 b
Nous nous sentions glisservaguement sur la pente 6+6 a
De l'idylle l'amourtrtre et divin serpente, 6+6 a
35 Et qui mène, à traverson ne sait quel jardin, 6+6 b
Souvent à l'enfer, maisen passant par l'éden. 6+6 b
Le printemps laisse faire,il permet, rien ne bouge. 6+6 a
Nous marchions, elle étaitrose, et devenait rouge, 6+6 a
Et je ne savais rien,tremblant de mon succès, 6+6 b
40 Sinon qu'elle pensaità ce que je pensais. 6+6 b
Pâle, je prononçaisdes noms, Béatrix, Dante ; 6+6 a
Sa guimpe s'entr'ouvrait,et ma prunelle ardente 6+6 a
Brillait, car l'amoureuxcontient un curieux. 6+6 b
Viens ! dis-je… — Et pourquoi pas,ô bois mystérieux ? 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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