Métrique en Ligne
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Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES INÉDITES
1860
ENFANTS ET JEUNES FILLES
LA PETITE PLEUREUSE, À SA MÈRE
On gronde l’enfant 5 a
À qui l’on défend 5 a
De pleurer quand bon lui semble ; 7 b
On dit que les fleurs 5 c
5 Sèchent bien des pleurs 5 c
Tu mêles donc tout ensemble ? 7 b
Oui, maman, je t’ai vue avec ton air joyeux, 6+6 a
Le rire sur la bouche et les larmes aux yeux. 6+6 a
Au bal, sous ses bouquets, j’ai vu pleurer ma mère. 6+6 a
10 J’ai baisé cette larme, elle était bien amère. 6+6 a
Viens que je te console. Avais-tu trop dansé ? 6+6 a
Moi, je ne gronde pas ! Moi, quand mon pied lassé 6+6 a
Me défend d’être bien aise. 7 b
L’ennui qui me prend 5 c
15 M’arrête en courant, 5 c
Et je m’endors sur ma chaise. 7 b
Oh ! si je viens encor pleurer sur tes genoux, 6+6 a
Maman, ne me dis plus : « Vous n’êtes pas gentille ! » 6+6 b
Dansons, quand nous pouvons, ou pleurons entre nous, 6+6 a
20 Mais ne nous grondons pas : vois-tu, je suis ta fille, 6+6 b
Et je t’aime, et je vais prier Dieu tous les jours 6+6 c
De m’égayer beaucoup pour t’égayer toujours ! 6+6 c
Embrasse donc bien fort ta petite chérie, 6+6 d
Et jamais, plus jamais ne dis : « vous »…, je t’en prie ! 6+6 d
25 Ainsi consolons-nous et donnons-nous la main : 6+6 e
Si nous pleurons ce soir, va ! nous rirons demain ! 6+6 e
mètre profils métriques : 5, 7, 6+6
forme globale type : suite périodique
schéma : 2(aabccb) 2(aa) 1(ababccddee)
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